Le drame du jeudi 22 juin 1944


L'arrière-garde d'un convoi de blessés surprise par les Allemands

à Estrémiac -- Saint-Just     (Cantal)





Il n'est pas très courant qu'un physicien enquête sur un fait historique et cela demande une brève explication.

Au début des années 1960, mes parents ont acquis une propriété sur la commune de Saint-Just dans le Cantal. Pour s'y rendre à partir de ce qui était encore la RN 9, actuellement la RD 909, l'unique chemin possible à l'époque était un petite route qui descendait du plateau vers la vallée d'une rivière, l'Arcomie, et cent mètres avant de traverser cette dernière, apparaissait sur la gauche tout près de la chaussée un petit monument aux morts, seul, au milieu des prés.

Nous nous sommes évidemment renseignés auprès des habitants du village qui nous ont dit que les Allemands avaient surpris à cet endroit la queue d'un convoi de maquisards blessés et les avaient massacrés. Quant à savoir comment les Allemands avaient pu repérer ce convoi, les réponses divergeaient, dénonciations, aviation,... ; de même pour la durée du massacre. Rien de précis, et finalement, comme la plupart des gens, nous avons simplement admis les faits.

Trente ans passèrent sans rien apporter de plus, jusqu'à la parution du 8-ème tome du livre d'Henri Amouroux, "La grande histoire des Français sous l'occupation", qui évoquait ce drame, mais sans apporter plus d'éléments, rumeurs comprises, que nous ne sachions déjà. Par contre, il citait le livre d'Henri Ingrand, "La libération de l'Auvergne" dans lequel se trouvait le rapport du responsable du convoi, Max Menut.

Je me suis procuré ce livre, et ... moi qui connaissais alors parfaitement les lieux du drame et leur voisinage, j'ai eu envie d'en savoir plus. J'ai commencé à me renseigner, à chercher des documents dont la plupart n'étaient pas encore accessibles du fait des délais de censure couvrant l'après guerre, mais j'ai fini par rencontrer M. Eugène Martres qui était en Auvergne le correspondant du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Historien, il a guidé mes premiers pas dans mon enquête, m'a fourni les éléments qu'il possédait et m'a aidé à faire le point sur les témoignages que je recueillais. Il était normal qu'il co-signe le résultat de cette enquête qui reconstitue, heure par heure le trajet de ce convoi de blessés depuis Marines jusqu'à Albaret-Sainte-Marie.

Je veux également profiter de cette présentation pour rendre hommage à M. l'abbé J. Jouve, hélas décédé. Enfant du pays, présent au moment des faits, son enthousiasme, son dynamisme, sa connaissance du patois local, m'ont ouvert bien des portes. Je ne l'oublie pas.

                                                        M.K.




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